LA POLITIQUE
 PORTUAIRE FRANCAISE 
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 REPONSE DU GARDE DES SCEAUX,
 MINISTRE DE LA JUSTICE 
 Jobserve que le rapport
 met en cause la responsabilit' des notaires. En effet, ces officiers publics et
 minist'riels seraient responsables des irr'gularit's commises ' loccasion des
 cessions de biens immobiliers ou mobiliers sur le domaine public maritime. Je souhaite '
 cet 'gard vous faire part des remarques suivantes : si la responsabilit' des
 notaires dans cette affaires ne peut 'tre 'lud'e (A), ils ne peuvent pour autant porter
 ' eux seuls lenti're responsabilit' des irr'gularit's constat'es (B). 
 A. - La responsabilite des
 notaires est engagee 
 Le principe m'me dune
 responsabilit' professionnelle ne saurait 'tre contest'. 
 Cependant, il convient
 dappr'cier son application et les cons'quences quen tire la Cour des comptes
 au regard de deux consid'rations : 
 - Dune part, les questions
 relatives aux op'rations portant sur le domaine public sont tr's complexes. En effet,
 quil sagisse du domaine public naturel ou artificiel, de parcelles cadastr'es
 ou non, de biens de nature mobili're ou immobili're, la responsabilit' du notaire peut
 'tre diff'rente selon le cas. 
 En tout 'tat de cause, si ces
 professionnels doivent effectivement v'rifier lorigine de la propri't' dun
 bien, ils ne sont toutefois tenus qu' laccomplissement de diligences
 normales. 
 Je tiens ' relever la
 difficult' li'e ' la connaissance exacte du caract're public ou priv' de certains
 biens. Aussi nest-il pas rare que dans le cadre de contestation, la seule solution
 pour une juridiction consiste ' d'signer un expert tant il est peu ais' de suivre
 lhistorique de ce bien au fil des d'cisions laffectant ou non au domaine
 public, notamment dans le cas o' ce bien ne figure pas au cadastre. 
 - Dautre part, les faits
 d'nonc's par le projet de rapport ne paraissent concerner quun tr's faible nombre
 dactes. Je vous pr'cise que les parquets g'n'raux des cours dappel
 dAix-en-Provence et Montpellier ont proc'd' ' des enqu'tes approfondies
 concernant les actes dress's sur les domaines publics maritimes des communes du Lavandou
 et de Saint-Cyprien. 
 Sagissant des cessions de
 fonds de commerce op'r'es sur le domaine public de la commune de Saint-Cyprien
 (Pyr'n'es-Orientales), un jugement du 14 d'cembre 1998 du tribunal de grande instance
 de Perpignan a retenu la responsabilit' professionnelle du notaire r'dacteur des actes.
 Lint'ress' a interjet' appel de cette d'cision qui sera donc examin'e par la
 cour dappel de Montpellier. Le procureur g'n'ral de Toulouse a 't' inform' de
 la d'faillance de ce professionnel et, en cas de confirmation du jugement, une action
 disciplinaire ' son encontre ne manquera pas d'tre entreprise. 
 Pour ce qui concerne la commune
 du Lavandou, le procureur g'n'ral dAix-en-Provence ma inform' que les actes
 litigieux ont 't' r'dig's par un notaire de Cambrai. En cons'quence, des instructions
 viennent d'tre donn'es au procureur g'n'ral de Douai afin quil recueille
 les explications de ce professionnel. 
 Quant aux autres faits d'nonc's
 concernant les communes de Lorient et Bayonne, ils nont pu 'tre approfondis dans la
 mesure o' le projet de rapport na pas mentionn' le nom des notaires r'dacteurs
 des actes litigieux ni donn' dindications sur leur contenu. 
 Je vous indique enfin que pour
 'viter, ' lavenir, la r'it'ration de telles irr'gularit's, le conseil
 sup'rieur du notariat a, ' ma demande, rappel' aux notaires leurs obligations en la
 mati're et accept' dorganiser des formations sp'cifiques si cela sav'rait
 n'cessaire. 
 B. - UNE RESPONSABILITE PARTAGEE 
 Il est important de relever que
 si les notaires doivent veiller ' assurer la s'curit' de lacte quils
 authentifient et informer pleinement les parties sur la nature et la port'e de leurs
 engagements, ils ne sont pas seuls, comme le rappelle la Cour des comptes, ' intervenir
 en mati're dop'rations relatives au domaine public maritime. Les services des
 domaines et ceux du fisc doivent assurer efficacement et totalement leurs missions de
 contr'le. 
 Pour rem'dier aux
 irr'gularit's constat'es, je serais favorable ' lorganisation de r'unions entre
 ladministration des domaines, les services fiscaux et les notaires, de mani're '
 ce que ces derniers puissent disposer rapidement dune information fiable sur le
 caract're public ou non du bien concern' par lacte quils doivent dresser. 
 Je vous pr'cise dailleurs
 quil r'sulte des contacts pris avec le Conseil sup'rieur du notariat que les
 notaires seraient pr'ts ' simpliquer dans une telle concertation qui permettrait
 d'viter que des cessions, notamment de fonds de commerce, soient r'alis'es alors
 que les locaux sont 'tablis sur le domaine public. 
   
 
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