LA POLITIQUE
 PORTUAIRE FRANCAISE 
  | 
  
  | 
  
   
  | 
  
   
 REPONSE DU PRESIDENT DU PORT AUTONOME DE ROUEN 
 PREMIERE PARTIE 
 La coh'rence entre secteurs de la
 politique des transports  
 (politique ferroviaire, fluviale, routi're et autorouti're)  
 Les ports de Rouen et du Havre,
 consid'rant leur desserte terrestre comme une condition vitale de leur d'veloppement,
 ont consacr' une des premi'res actions importantes du GIE Interportuaire '
 l'laboration dune note commune sur les transports terrestres et sa promotion
 aupr's de lEtat et de lensemble des collectivit's territoriales. Une partie
 importante des investissements routiers est en cours de r'alisation ; leur
 poursuite, ainsi que lam'lioration des infrastructures ferroviaires et fluviales
 font actuellement lobjet de n'gociations dans le cadre des CPER de Haute-Normandie
 et dIle de France : cest un enjeu majeur. 
 Les investissements routiers,
 initialement pr'vus par le port autonome de Rouen dans le plan dentreprise
 1988-1992, concernaient, non pas les grands axes cit's plus haut, mais la desserte
 terrestre rapproch'e, ' savoir la restructuration du boulevard maritime, voie de statut
 portuaire, et faisaient appel ' un large financement des collectivit's locales. Sa
 r'alisation sest trouv' diff'r'e en raison de la priorit' accord'e par les
 collectivit's et lEtat ' la voie p'n'trante Sud III. Cet axe structurant permet
 par ailleurs dam'liorer la jonction entre lautoroute A 13, son
 prolongement Sud III et les terminaux portuaires : le probl'me de la restructuration
 du boulevard maritime est ' nouveau pos' dans le cadre du prochain contrat de plan
 2000-2006 et, plus particuli'rement, le contrat dagglom'ration, sagissant de
 dessertes terrestres rapproch'es. 
 Le r'le des collectivit's
 territoriales  
 Sur la r'novation des quais
 urbains de Rouen 
 Le rapport de la Cour reprend les
 observations d'j' exprim'es lors du contr'le pr'c'dent. Le port autonome de Rouen a
 d'j' r'pondu sur le fond et en reprendra simplement ci-apr's les 'l'ments
 synth'tiques. 
 Cette op'ration a permis le
 maintien du patrimoine remis par l'Etat au port autonome. Sur le plan portuaire, ces quais
 constituent surtout des postes d'attente qui sont utilis's ' la fois pour le
 stationnement des navires avant le chargement ou le d'chargement, mais aussi pour les
 navires de commerce frapp's d'une saisie. Ils servent aussi ' l'accueil des navires de
 croisi're et des navires militaires et de prestige. La perspective de l'Armada de la
 Libert' comme l'utilisation de certains terre-pleins comme parking ou pour la Foire
 St-Romain sont effectivement des 'l'ments qui ont d'termin' les collectivit's
 territoriales ' participer tr's fortement au financement de la restauration de ces
 'l'ments du patrimoine du port autonome. 
 On voit mal comment le P.A.R.
 aurait pu se d'sint'resser compl'tement de ces quais v'tustes, r'alis's au d'but du
 si'cle et mena'ant ruine sur 4,6 km. Rappelons que ces quais lui ont 't' remis par
 l'Etat en 1966, en l''tat. Par ailleurs, la modification du calendrier n'a pas conduit le
 port ' engager des travaux suppl'mentaires. Les travaux pour 29 309 013 F H.T.
 ne constituent pas un surco't. 
 Le march' P.A.R. n' 92-37 ayant
 pour objet la r'novation des quais urbains de Rouen, est un march' ' commandes tel que
 d'fini par l'article 76 du code des march's publics. Il 'tait caract'ris' '
 l'origine par un montant minimum de commande de 45 MF et un montant maximum de 220 MF. Le
 montant de 45 MF correspondait au montant de la 1're tranche de travaux envisag's et
 financ'e ' hauteur de 22 MF par le d'partement de la Seine-Maritime - 10 MF par la
 r'gion de Haute-Normandie - 6,5 MF par la ville de Rouen et 6,5 MF par le port autonome
 de Rouen. Il a 't' r'duit ' 35 MF par l'avenant n' 1. Le montant figurant dans l'acte
 d'engagement 'tait un montant de r'f'rence correspondant ' un sc'nario de travaux
 comprenant : 3 880 m de consolidation de quais ; 245 m de construction de
 perr's ; 105 m de construction de quais neufs. Ce sc'nario de travaux a permis la
 comparaison des diff'rentes offres. Tous les travaux 'taient pr'vus en aval du Pont
 Guillaume le Conqu'rant. 
 L'avenant n' 1 du 17 juillet
 1992, avait pour but d''tendre en amont la zone de travaux aux quais rive gauche entre le
 Pont Guillaume le Conqu'rant et le Pont Corneille, et de r'duire le seuil du montant
 minimum de 45 MF ' 35 MF. Le montant minimum du march' a 't' r'duit par l'avenant
 n' 1, pour adapter ce montant minimum aux financements garantis lors de la signature
 de l'avenant (la r'gion de Haute-Normandie n'ayant pas encore ' cette date confirm' sa
 participation ' hauteur de 10 MF). Cette r'duction du montant minimum 'tait
 destin'e ' prot'ger le ma'tre d'ouvrage d'une 'ventuelle r'clamation du groupement
 d'entreprises en cas d'arr't des travaux ' la fin de la tranche de 35 MF. 
 L'avenant n' 2 a deux objets :
 modifier les formules param'triques permettant le calcul du d'lai d'ex'cution propre '
 chaque commande : 'tendre la zone des travaux pr'vue au march' ' la rive droite
 en amont du Pont Guillaume le Conqu'rant. L'ordre de service n' 93-223 a lui aussi 2
 objets : notifier l'avenant n' 2 au groupement d'entreprises ; commander des travaux
 de r'novation de quais (rive droite B.299 ' B.406/de l'aval du hangar 10 ' l'amont du
 hangar 21) et de construction de perr's (rive gauche B.308 ' B.318/Presqu''le Rollet). 
 Par application des formules
 d'origine, le d'lai accord' au groupement d'entreprises pour la r'alisation de cette
 commande de consolidation de quais aurait 't' de 7,5 mois, ce qui amenait une fin de
 travaux au 15 ao't 1994, post'rieure ' l'Armada de la Libert'. L'application des
 formules n'goci'es dans l'avenant n' 2 a permis de ramener le d'lai contractuel ' 5
 mois 1 semaine. La modification des formules de calcul de d'lais par l'avenant n' 2
 n'avait aucune r'percussion sur les prix unitaires des travaux, mais avait uniquement
 pour but de recaler les d'lais contractuels avec les d'lais physiques li's aux dates de
 commandes, elles-m'mes li'es aux engagements financiers des diff'rents partenaires et
 la manifestation de l'Armada de la Libert' dont la tenue prochaine avait d'termin' le
 calendrier des subventions des principales collectivit's locales int'ress'es. 
 La coop'ration des ports normands
  
 Depuis 1997, de nouvelles formes
 de coop'ration ont 't' mises en uvre dans le cadre du GIE-Rouen Le Havre, dont
 rendent compte pr'cis'ment les rapports annuels pr'sent's pr ladministrateur
 unique du GIE pour 1997 et 1998. Parmi les sujets trait's, et sans 'tre exhaustif, on
 citera : 
 - adoption dun code de
 bonne conduite fixant les r'gles et relations en mati're daction commerciale,
 dinvestissements et de tarifs (approuv' par les conseils dadministration
 d'but 1998 apr's avis de la DGCC), 
 - coop'ration en mati're de
 VTS, dragage, pilotage, 'tudes techniques, s'curit' maritime, informatique portuaire, 
 - positions et motions communes
 sur les dessertes terrestres : route (44 t  convois exceptionnels 
 grandes liaisons routi'res)  fer (probl'mes de la grande ceinture parisienne
 d'di'e au fret et de son ouverture au trafic voyageurs)  voie deau (Y
 Compi'gne-Reims/Seine Nord). 
 Sur les activit's de dragages  
 1. Sil est vrai que
 les charges de 1994 s'levaient ' 173 MF pour 160 MF de produits, il nest pas
 exact de dire que les produits baissent depuis 1989 sans parler aussi de la baisse
 simultan'e des charges : les efforts intervenus ont en effet permis de r'duire le
 d'ficit, de 13 MF en 1994, ' 6 MF en 1995, 1 MF en 1996 et 1997, pour terminer en 1998
 par un exc'dent de 2 MF (soit sensiblement l'quilibre depuis 1996). 
 2. " 80 % des
 recettes proviennent de facturations internes au port ", ce qui peut inciter '
 moduler les r'sultats affich's en fonction des imp'ratifs de gestion du port, notamment
 vis-'-vis de la " tutelle ". Nous ne partageons pas cette analyse.
 Les recettes du port sont comptabilis'es selon un bar'me approuv' en d'but
 dexercice quelles soient relatives ' des prestations pour des tiers
 (23 MF), imput'es sur les cr'dits dEtat 44.34 (61 MF) et 53.30 (23 MF)
 ou ' la charge du P.A.R. L'tablissement du bar'me est le r'sultat dune
 analyse financi're, dau moins 4 ann'es, des comptes de chacun des engins de
 la fonction dragage, lobjectif 'tant de repr'senter le plus fid'lement possible
 le co't industriel de lactivit' dragage, et non pas de moduler " les
 r'sultats affich's en fonction des imp'ratifs de gestion du port ". 
 Sur la coop'ration en mati're
 dinvestissement  
 Il nest pas exact
 daffirmer que le " port autonome du Havre est le seul ' m'me de pouvoir
 s'rieusement concurrencer les ports du nord en mati're de trafic de
 conteneurs ". 
 Cette affirmation est
 parfaitement exacte en ce qui concerne les grandes lignes conteneuris'es Est-Ouest 
 cest lenjeu m'me du projet Port Conteneurs 2000 au Havre avec son volet
 investissement lourd, condition n'cessaire, et ses volets non moins n'cessaires de
 comp'titivit' de la manutention et des dessertes terrestres. Rouen n'marge pas
 sur ces trafics inaccessibles en tirant deau et en rapidit' nautique descale.
 Par contre, cette affirmation est inexacte en ce qui concerne les liaisons Nord-Sud, o'
 Rouen occupe une place tr's importante : COA  Oc'an Indien  Antilles
 Guyane  Am'rique du sud  Bassin M'diterran'en  Europe du Nord 
 Ses concurrents majeurs sont, selon les ranges  tout autant les ports belges (Anvers
  Zeebrugge) que les autres grands ports fran'ais. Un exemple parmi
 dautres : les lignes r'guli'res sur lOc'an Indien, en Basse-Seine
 nescalent actuellement plus au Havre, mais toutes ' Rouen. 
 Compl'mentarit' signifie aussi
 diff'rence, et la position de Rouen, en mati're de lignes r'guli'res, traduit, pour
 les ranges nautiquement accessibles (tirant deau denviron 10 m), le
 poids de la marchandise (tr's important sur ces ranges avec beaucoup
 dactivit's groupage/d'groupage) et l'conomie sur lacheminement
 terrestre. 
 En mati're de marchandises
 diverses non conteneuris'es (et hors trafic Roro transmanche tr's sp'cifique), le
 trafic au Havre est devenu tr's faible (200 Kt/an) alors que Rouen, avec 2Mt, se situe au
 niveau de Marseille et de Dunkerque et se bat quotidiennement avec les ports belges et
 hollandais (Anvers, Zeebrugge, mais aussi Gand, Terneuzen, Flessingue) gr'ce ' son
 positionnement g'ographique ' proximit' de lIle de France et ' une manutention
 nettement plus comp'titive quau Havre. Les exemples sont multiples :
 farines/sucres/produits m'tallurgiques/produits forestiers/lignes r'guli'res mixtes ou
 conventionnelles. Pour ceux-ci, les concurrents de Rouen ne se situent pas en France, mais
 dans le Benelux. 
 Nous appr'cierions que lon
 cesse dopposer ' tout moment Le Havre et Rouen et quau contraire, gr'ce '
 des analyses plus compl'tes et plus pertinentes, soient mis en valeur les points forts de
 chacun, et donc leur compl'mentarit'. Dans le m'me esprit, le projet dextension
 du terminal ' conteneurs de Rouen peut-il 'tre qualifi'
 " dambitieux " et de " concurrent du projet
 havrais " ? Nullement. Il concerne les lignes Nord  Sud ; le
 trafic conteneurs depuis 1993, y augmente de 15 % par an. Le co't dun poste '
 quai (infra) nouveau est faible. 35 MF pour un poste de 200 m contre 300 MF pour un
 poste de 300 m de Port 2000 (co't marginal une fois r'alis's digue, avant port et
 chenal). Ces projets ne rel'vent absolument pas de la m'me probl'matique ni de la m'me
 'chelle. Cest bien pourquoi, la place portuaire rouennaise sest clairement et
 sans ambigu't' prononc'e en faveur du projet Port 2000, grand enjeu tant national que
 r'gional. 
 Sur la r'forme de la manutention  
 Un accord
 manutentionnaires-syndicat CGT pass' en 1993 alors que le BCMO ne comprenait plus que 15
 ouvriers dockers intermittents actifs pr'voyait un minimum de 3,5 jours de travail
 par semaine. Cet accord a 't' d'nonc' le 14 d'cembre 1998 par les manutentionnaires,
 lorsque les 30 dockers mensualis's de lentreprise Rouen-Manutention ont 't'
 licenci's pour revenir d'but 1999 ' lintermittence une fois leur p'riode de
 pr'avis effectu'e. Cet accord reste n'anmoins en vigueur jusquau 14 mars 2000. 
 D'rives du plan social 
 Selon laccord local
 rouennais, les personnels permanents dentreprises, titulaires ou ayant 't'
 titulaires de la carte G, ont effectivement pu b'n'ficier des mesures de cessation
 anticip'e dactivit'. Ceci a concern' 16 personnes. Avec 763 kF par docker
 partant, le co't du plan social rouennais reste n'anmoins ' un tout ' fait
 raisonnable. 
 Sur la participation de
 lEtat aux travaux portuaires  
 s " lobsolescence
 des r'gles concernant la participation de lEtat aux travaux portuaires ". 
 Les d'veloppements sur ce sujet
 majeur napparaissent pas dans lextrait du dossier que nous avons re'u.
 Cest dommage et cela rend dautant plus hasardeux les d'veloppements qui
 suivent. 
 Nous croyons devoir souligner en
 effet quil ne sagit pas dobsolescence, mais de non-application ou plus
 exactement dapplication de plus en plus d'grad'e au fil des temps, ce qui est
 grave, et pose dimportants probl'mes de coh'rence. Un 1er sujet,
 celui-l' tr's franco-fran'ais, est celui de la coh'rence entre ports autonomes et
 ports dint'r't national (PIN). En effet, des d'rives se sont instaur'es au bout
 du compte, du fait de lintervention importante des collectivit's territoriales dans
 les PIN, le statut de PIN est d'sormais financi'rement plus int'ressant, contrairement
 aux objectifs m'mes de la loi de 1965. Quant aux petits ports d'centralis's,
 ant'rieurement oubli's de lEtat, ils nagent d'sormais dans laisance, gr'ce
 ' lindexation annuelle des dotations (DGF  DGD). Mais, ceci mis ' part, le
 vrai enjeu est celui de la coh'rence avec les grands ports europ'ens concurrents et de
 la comp'titivit' finale du port : la r'f'rence commerciale est celle des ports du
 Benelux et de la France, sauf ' cr'er un handicap suppl'mentaire pour ses ports (d'j'
 handicap's par leur taille plus r'duite !), ne peut faire moins que ces
 concurrents : or Belgique  Pays Bas  Allemagne appliquent de fait
 rigoureusement et sans faillir la loi fran'aise de 1965 pour tout ce qui a trait aux
 chenaux (entretien/investissement) ; lEtat y prend en charge ces d'penses
 directement (sans le relais via notre chapitre 44-34 avec
 " remboursement " dune partie seulement des charges, qualifi'es
 faussement de d'penses dintervention avec tous les effets pervers que lon
 conna't). En mati're dinfrastructure de quai, la situation est sans doute plus
 contrast'e, mais on trouve pourtant des subventions importantes, la situation la plus
 favorable se situant en Belgique  malheureusement la plus proche et la plus
 concurrente  avec un taux de 60 ou 80 % selon quil sagit de quais neufs
 ou de r'novations. 
 s " Rapport Franck et
 taux de rentabilit' du programme triennal acc's ". Le port autonome de Rouen a
 en son temps contest' lanalyse du rapport Franck et tient ' nouveau ' r'cuser
 laffirmation simpliste et erron'e selon laquelle tout trafic perdu par Rouen irait
 au Havre ! Sans 'piloguer davantage sur ce th'me, nous renvoyons ' nos
 observations officielles sur le rapport Franck. 
 Sur les m'thodes
 d'valuation 'conomique et financi're des investissements  
 Le rapport cite lexemple du
 programme dapprofondissement ' 10,5 m du chenal dacc's du port de Rouen. Il
 cite les justifications 'conomiques r'alis'es par le P.A.R. en 1992 et 1995 et
 l'valuation r'alis'e par ling'nieur g'n'ral Franck en mai 1995 qui
 contrait les 'tudes du P.A.R. Le rapport omet de citer les r'ponses du P.A.R. de
 f'vrier 1996 aux observations de ling'nieur g'n'ral Franck, r'ponses 'tablies
 en 'troite liaison avec les professionnels de la place portuaire, qui attestaient de
 lint'r't 'conomique pour la collectivit' nationale de lapprofondissement
 du chenal dacc's avec un taux de rentabilit' interne compris, selon les
 hypoth'ses, entre 13,2 % et 15,5 %. Le contr'le des 'tudes 'conomiques
 pr'alables r'alis'es par les ports rel've bien 'videmment de lEtat et doit
 'tre men' avec objectivit', coh'rence, et prise en compte de lensemble des
 impacts. 
 DEUXIEME PARTIE : LA GESTION
 ECONOMIQUE ET FINANCIERE DES PORTS AUTONOMES 
 I  LORGANISATION
 FINANCIERE DES PORTS AUTONOMES 
 A  Les proc'dures
 financi'res 
 1' Les proc'dures budg'taires 
 a) L'tat pr'visionnel des
 recettes et de d'penses  
 Le Port Autonome de Rouen donne
 ' lE.P.R.D. un caract're strictement limitatif : les cr'dits vot's sont
 allou's aux services par le service financier ; les services engagent, dans la
 limite de ces cr'dits, tout d'passement des cr'dits disponibles 'tant rendu impossible
 par le syst'me informatique ; les ajustements 'ventuels seffectuent ' la
 demande du service, et apr's autorisation de lordonnateur : 
 
 
 - par virements entre
 comptes ' 2 chiffres (fonctionnement) dun m'me service ou de deux services
 diff'rents, 
 - par pr'l'vements sur les
 cr'dits budg'taires mis en " r'serve " au
 " budget " du service financier. 
  
  
 Les op'rations en capital sont,
 quant ' elles, r'parties en " lots techniques " au caract're
 strictement limitatif, les d'passements 'tant aliment's, soit par pr'l'vement sur le
 reliquat dun " lot technique " termin', soit par la plus
 prochaine d'cision modificative. 
 Par ailleurs, il est tout ' fait
 inexact daffirmer que les s'ances budg'taires du conseil dadministration du
 port de Rouen sont d'pourvues de d'bats : les s'ances anim'es au cours desquelles
 ont 't' adopt's les plans de d'veloppement successifs pour les p'riodes 1993-1997,
 puis 1995-2000 (plan 2000), et enfin 1998-2002 (plan 2000+), qui ont servi et servent
 toujours de trame pour la pr'paration et larr't' des budgets annuels, t'moignent
 suffisamment de la qualit' de la r'flexion au sein de cette instance qui ne se limite
 pas, loin sen faut, au r'le de chambre denregistrement. A titre
 dexemple, le conseil dadministration a rejet' lEPRD 1994, pr'sent' en
 'quilibre mais pr'voyant tout ' la fois une baisse de 1 % du trafic et une majoration
 des tarifs de droits de port de 3 %, les administrateurs ayant exig' qu'
 loccasion de sa deuxi'me pr'sentation lors de la prochaine s'ance, lEPRD
 soit accompagn' dune 'tude pr'visionnelle approfondie de lactivit' ainsi
 que dune 'tude comparative des droits de port avec ceux des ports concurrents. De
 m'me peut-on 'voquer les discussions serr'es auxquelles a donn' lieu la pr'sentation
 de lEPRD 1997 ' lautomne 1996 : lEPRD et la politique tarifaire
 qui l'tayaient ont 't', apr's de longs et difficiles d'bats, vot's '
 'galit' de votes (8 pour, 8 contre), la voix pr'pond'rante du pr'sident faisant la
 diff'rence ! 
 Les 'carts r'currents entre
 pr'visions et r'alisations  
 Le code des ports maritimes (art.
 L 113.2) impose la pr'sentation en 'quilibre des pr'visions du compte
 dexploitation ; les r'sultats quant ' eux, sagissant
 d'tablissements publics dont la vocation industrielle et commerciale est
 pr'dominante, sont largement tributaires du trafic maritime sur lequel les ports
 nassurent quune ma'trise imparfaite : ainsi, la politique communautaire
 en mati're dexportations c'r'ali'res a-t-elle 't' directement responsable des
 r'sultats d'ficitaires constat's, au port autonome de Rouen, de 1994 ' 1996. 
 Mais dautres causes peuvent
 aussi expliquer les 'carts not's par la Cour : la r'alisation des op'rations en
 capital, tout dabord, peut accuser des retards par rapport au calendrier budg'taire
 pour des raisons attach'es, comme ce fut le cas en 1998, ' la longueur des n'gociations
 avec certains partenaires du port autonome, ou, sagissant par exemple de
 lapprofondissement du chenal ou de la mise en service et de lexploitation des
 chambres de d'p'ts, ' la complexit' croissante des proc'dures li'es '
 lenvironnement. Pour des op'rations de superstructure (entrep'ts 
 implantations industrielles), la complexit' croissante des proc'dures DRIRE et
 lencombrement croissant de ses services retarde aussi lengagement des
 op'rations physiques et  plus grave  peut dissuader des investisseurs
 potentiels au regard des proc'dures simplifi'es et exp'ditives constat'es notamment en
 Belgique. 
 b) Les modifications '
 l'tat pr'visionnel  
 Les observations g'n'rales de
 la Cour ne paraissent pas concerner le port de Rouen. 
 c) Labsence de programmation
 pluriannuelle  
 Selon la Haute Juridiction, les
 instances dirigeantes du port autonome de Rouen nattacheraient quun int'r't
 limit' ' la programmation pluriannuelle de ses investissements. Cette affirmation ne
 prend nullement en compte les r'flexions men'es par l'tablissement rouennais,
 tant en interne quavec nos partenaires habituels (administrations, collectivit's
 locales, usagers du port) ' loccasion de l'laboration des plans de
 d'veloppement 'voqu's plus haut (Plan 2000  Plan 2000+), mais aussi dans le cadre
 de la pr'paration du contrat de plan Etat-R'gion. 
 Les plans de d'veloppement
 constituent le socle des actions strat'giques ' mener au cours des ann'es '
 venir : couvrant la p'riode allant de 1993 ' 2002, ils traduisent la volont',
 clairement affirm'e, du milieu portuaire rouennais, dassurer la croissance du port
 et ses grands 'quilibres financiers par : la poursuite de lapprofondissement
 et de lentretien du chenal dacc's ; le choix et la localisation
 dinvestissements dinfra et de superstructures pertinents ; la recherche
 et la fid'lisation de partenaires ; la recherche d'conomies budg'taires. Les
 programmations pluriannuelles des investissements, comme les comptes de r'sultats
 pr'visionnels, r'guli'rement exig's des autorit's de tutelle, traduisent, dans ce
 contexte, les axes strat'giques majeurs que sont les plans de d'veloppement, et elles ne
 se limitent pas, ainsi que le sugg're la Cour, ' l'laboration de tableaux
 d'nu's de liens avec la r'alit' portuaire, ou qui nauraient pas fait
 lobjet dune r'flexion pr'alable approfondie. 
 La programmation fait en outre
 lobjet dun suivi attentif de la part de la direction et de lensemble des
 services concern's, tout retard ou d'passement dans lex'cution donnant lieu
 imm'diatement ' une r'flexion permettant den d'terminer les causes et den
 'valuer les effets. La crise financi're de 1994-96 a permis dam'liorer tr's
 fortement le suivi et le temps de r'action. 
 2' La comptabilit' et le
 contr'le de gestion 
 La Cour d'plore labsence
 de mise en uvre de certaines r'gles comptables et financi'res fix'es par le code
 des ports maritimes. Ceci appelle de notre part les r'flexions suivantes : 
 Application de larticle L
 113.2 du Code 
 La Cour des comptes note que le
 principe de reversement ' lEtat de 50 % de lexc'dent net de chaque
 exercice, apr's constitution des r'serves et provisions, sera mis en uvre par la
 direction du budget pour lensemble des ports dont les comptes de 1999 feront
 appara'tre des exc'dents. 
 Il convient de rappeler, ' ce
 propos, que le port autonome de Rouen pr'sente ' son bilan, ' la cl'ture de
 lexercice 1998, un report ' nouveau n'gatif de 107 millions de F, du
 fait des d'ficits successifs et majeurs enregistr's en 1993-94-95-96. La prise en compte
 de cette donn'e est un imp'ratif avant tout 'ventuel reversement. 
 On peut par ailleurs
 sinterroger sur le taux de reversement de 50 %, fix' lors de la r'daction du
 code des ports maritimes par analogie avec le taux de limp't sur les b'n'fices
 des soci't's, puisque les soci't's ne contribuent plus au budget de lEtat
 qu' hauteur de 331/3 % de leurs b'n'fices. Dans ces conditions, la
 stricte application de larticle L 113.2 du code des ports maritimes para'trait
 particuli'rement s'v're et injustifi'e tant que l'tablissement naura pas
 r'tabli son 'quilibre bilantiel, et alors que les efforts de tous sont mobilis's pour,
 pr'cis'ment, redresser la situation financi're et  qui plus est  que les
 'ch'ances 2000-2001, avec la restructuration de lactivit' dragage et
 lach'vement du programme triennal r'alis' en r'gie, sont ' nouveau des ann'es
 financi'rement difficiles. 
 Nous pensons par ailleurs
 quil y a lieu douvrir enfin le dossier fiscalit' des 'tablissements
 portuaires  observation faite ' juste titre et de longue date par la Cour 
 tant sont nombreux les risques et incertitudes en la mati're (taxe fonci're notamment)
 et les handicaps potentiels en r'f'rence ' la situation dans les ports belges,
 hollandais et allemands (seule r'f'rence qui vaille quel que soit le sujet). 
 Absence duniformisation des
 m'thodes comptables 
 Linstruction M 9-5 de la
 direction g'n'rale de la comptabilit' publique se limite ' fixer le plan de comptes
 applicable aux ports autonomes, alors que, aux termes de larticle R 113.12 du
 code des ports maritimes, ce plan comptable devrait fixer un certain nombre de r'gles
 communes r'gissant des immobilisations et leur amortissement, les provisions, les stocks,
 ainsi que la comptabilit' analytique. Ces r'gles nont toujours pas 't'
 'labor'es, ce qui nuit ' lhomog'n'it' des comptes pr'sent's par les
 'tablissements et, comme le regrette justement la Cour, r'duit la qualit' de
 linformation de lEtat sur les ports relevant de sa comp'tence. 
 Les missions de lagent
 comptable 
 La Cour estime que
 lorganisation financi're des ports autonomes, o' les agents comptables assurent
 'galement la direction du service financier, est critiquable dans la mesure o' elle
 remet en cause les dispositions de larticle 20 du d'cret n' 62-1587 du
 29 d'cembre 1962 portant r'glement g'n'ral de la comptabilit' publique, qui
 pr'cise que " les fonctions dordonnateur et celles de comptable public
 sont incompatibles ". 
 Le regroupement des deux missions
 sur un m'me agent a fait lobjet de r'flexions au sein dun groupe
 r'unissant, autour de la mission de contr'le dEtat, de la D.T.M.P.L. et de la
 D.G.C.P., deux ordonnateurs de ports autonomes et lensemble de leurs agents
 comptables. Leurs travaux ont 't' synth'tis's dans une note conclusive adress'e ' la
 Cour. Il y a lieu de rappeler quaux termes de larticle 193-2 de
 linstruction M 9-5, applicable aux ports autonomes " lagent
 comptable est investi dune double qualit' :dune part, il est comptable
 public, dautre part, il est charg' de la direction des services comptables de
 l'tablissement ". Ce texte ninnove dailleurs pas, reprenant
 simplement larticle 193 du d'cret pr'cit' du 29 d'cembre 1962. En outre,
 lorganisation administrative du port autonome de Rouen avait 't' sp'cialement
 cit'e, voire recommand'e, d's 1970, dans le rapport du comit' central denqu'te
 sur le co't et le rendement des services publics, et dans une note de lInspection
 g'n'rale des finances. 
 La Cour fait par ailleurs
 observer, en le d'plorant, que le cumul des fonctions a pu conduire ' occulter parfois
 la d'nomination de " comptable " des agents comptables/chefs des
 services financiers. Cependant, sagissant du port de Rouen, les deux fonctions (ou
 celle dagent comptable, seule) sont syst'matiquement mentionn'es dans toutes les
 correspondances et repr'sentations officielles du port. Les proc'dures budg'taires en
 vigueur au port de Rouen sont au demeurant parfaitement conformes ' la r'gle de
 s'paration de lordonnateur et du comptable public, car ce dernier nintervient
 nullement dans les phases dengagement et de liquidation. 
 Partant de ses d'veloppements
 sur lorganisation financi're des ports autonomes, et sur lexercice de leur
 mission par les agents comptables, la Cour sinterroge sur lopportunit' de
 leur maintien au sein des ports, arguant notamment de la " faiblesse de leurs
 contr'les " et de la " mauvaise qualit' des comptes
 produits ". Nous ne partageons pas cette appr'ciation g'n'rale.
 Sagissant tout dabord des contr'les exerc's par lagent comptable, le
 rapport nen d'montre pas la " mauvaise qualit' " par des
 exemples pr'cis  notamment ' Rouen  mais sa critique vise en fait le cumul
 des fonctions de lagent comptable avec celles de chef du service financier,
 pr'supposant que cette situation ne peut que nuire ' lefficacit' des contr'les
 r'glementaires. 
 A ce titre, je tiens ' citer un
 extrait de la conclusion du rapport de v'rification de lagence comptable du port
 autonome de Rouen par linspection g'n'rale des finances (MM. Dubost et Givelet,
 inspecteurs des finances, Janvier 1997) : " On rel'vera la parfaite
 implication de lagent comptable, du fond' de pouvoir et des personnels de
 lagence comptable pour assurer un fonctionnement aussi satisfaisant que possible du
 service. Les crit'res habituels de mesure de cette implication sont, ' cet 'gard,
 particuli'rement satisfaisants : absent'isme tr's faible, bonne connaissance des
 dossiers, r'alit' de la fonction dencadrement. Les crit'res plus sp'cifiques '
 la mesure de la qualit' du travail comptable sont l' encore satisfaisants :
 classement des pi'ces justificatives dune grande efficacit', rapidit' de
 passation des 'critures comptables, qualit' de ces 'critures, pr'sentation et
 exhaustivit' des informations donn'es au conseil dadministration. " 
 La modification, sugg'r'e, du
 statut des ports autonomes, ne para't pas de nature ' apporter ' la gestion de nos
 'tablissements portuaires une am'lioration que la Haute Juridiction appelle de ses
 vux : dune part, la prosp'rit' des ports ne peut 'tre attach'e '
 leur nature juridique et  subsidiairement  d'doubler le poste
 dagent comptable et de chef du service financier aurait un co't significatif,
 particuli'rement inopportun quand toute structure doit se mobiliser pour diminuer ses
 frais g'n'raux ; dautre part, le recours ' un commissaire aux comptes
 napporterait pas de r'ponse aux difficult's du port autonome de Rouen li'es, non
 pas ' la pr'sence dun comptable public, responsable sur ses deniers personnels de
 la r'gularit' de la d'pense, - responsabilit' autrement plus contraignante que celle
 assum'e par un commissaire aux comptes -, mais plut't ' la capacit' de
 l'tablissement portuaire dattirer sur son site  et de fid'liser 
 des trafics susceptibles dassurer la prosp'rit' de l'tablissement et de la
 place portuaire. 
 La comptabilit' analytique et le
 contr'le de gestion 
 Les observations successives du
 juge des comptes et de linspection g'n'rale des finances sur la faiblesse du
 contr'le de gestion ont conduit le P.A.R. ' cr'er un emploi de contr'leur de gestion
 ' compter du 1er janvier 1999. Cet emploi est tenu par le pr'c'dent adjoint
 de lagent comptable. Cet agent, plac' sous lautorit' directe du directeur
 g'n'ral, assure la coh'rence des pr'visions budg'taires, suit leur r'alisation et
 analyse r'guli'rement, ' partir des donn'es de la comptabilit' analytique, les
 'carts pouvant appara'tre en cours dann'e dans lex'cution du budget de
 l'tablissement. Les moyens en personnel utilis's par le contr'leur de gestion
 sont, essentiellement, ceux du service financier. 
 La Cour consid're par ailleurs
 que les r'sultats attendus de la comptabilit' analytique de l'tablissement
 rouennais sont partiels et ne permettraient pas dappr'hender les r'sultats par
 site ou par escale. Cette observation est surprenante : les services du port
 disposent bien 'videmment de telles comparaisons des comptes descale, exigence
 de base de laction commerciale ; la DTMPL a effectu' p'riodiquement ce
 type danalyse ; la mission de linspection g'n'rale des finances, '
 loccasion de laudit du port quelle a r'alis' en fin dann'e
 1996, a pu d'terminer, sans difficult' particuli're, les co'ts descale ' Rouen,
 les comparant ' ceux du port du Havre pour un navire porte-conteneurs, ' ceux de
 Dunkerque, Anvers et Le Havre pour un navire exportant 14 000 tonnes de sucre, et enfin
 aux co'ts des ports de La Rochelle et de Boulogne pour un navire transportant 10 000
 tonnes de p'te ' papier. Lobservation de la Cour des comptes me para't donc, dans
 ces conditions, devoir 'tre tr's fortement relativis'e. 
 La Cour consid're, en outre, que
 les " failles " de la comptabilit' analytique conduisent les ports '
 masquer le manque de comp'titivit' de services ou dinstallations, et ' faire
 b'n'ficier certains usagers de r'gimes d'rogatoires avantageux. On peut convenir
 ais'ment, en effet, que les proc'dures utilis'es en comptabilit' analytique sont
 toujours perfectibles ; de m'me, la lisibilit' et la transparence des documents
 produits en la mati're doivent toujours 'tre recherch'es. 
 Cela 'tant, il me para't
 excessif daccuser le port autonome de Rouen de fausser, par une pr'sentation
 imparfaite, ou incompl'te, de la comptabilit' analytique, les conditions normales de la
 concurrence : en effet, dune part, le co't et les conditions dexercice
 de chaque terminal, de chaque engin de manutention, sont pr'cis'ment connus et
 consign's dans le rapport annuel de comptabilit' analytique ; ce document est
 largement comment' par le directeur g'n'ral devant le conseil dadministration et
 donne lieu ' un d'bat tr's ouvert ; chaque administrateur en d'tient un
 exemplaire, et notamment, le pr'sident de lUnion des Usagers du Port de Rouen
 (U.U.P.R.) qui ne manque pas d'clairer ses mandants sur les conditions de
 fonctionnement du port et, partant, sur le positionnement de ses tarifications par rapport
 ' la concurrence fran'aise et 'trang're. 
 Dautre part, et ceci
 d'coule de ce qui pr'c'de, le port de Rouen recherche avant tout, non pas seulement '
 'quilibrer financi'rement telle ou telle installation prise isol'ment, mais '
 'quilibrer sa gestion globale, par lapplication de tarifs descale
 repr'sentatifs de lensemble des prestations fournies, en veillant ' la coh'rence
 de ces tarifs, - compte tenu des contraintes propres ' notre 'tablissement -, avec ceux
 pratiqu's par les ports concurrents. 
 Ce nest donc pas le
 diagnostic et sa pr'sentation transparente qui peuvent 'tre critiqu's. Ce qui
 pourrait l'tre  mais ce que ne dit pas la Cour  ce sont les
 cons'quences qui en sont ou nen sont pas tir'es, en terme doptions
 strat'giques, de tarifs, ou de directives au niveau de l'tablissement portuaire ou
 des autorit's de tutelle (" r'gles du jeu " au niveau national). 
 B.- Le fonctionnement des
 'tablissements 
 Les proc'dures de passation des
 march's 
 Le port autonome de Rouen
 applique, pour ce qui le concerne, le code des march's publics, pour lensemble de
 ses march's, les autorit's de tutelle nayant pas accept' le projet du conseil
 dadministration de relever ' 500 000 F T.T.C. le seuil de passation des march's
 pour lacquisition de certains petits mat'riels. 
 Labsence de march', en
 1993, pour lachat despaces publicitaires, 'tait li'e, comme lindique
 la Cour, ' la loi n' 93-122 du 29 janvier 1993 dite " loi SAPIN ",
 qui qualifiait le prestataire de service de " mandataire " (Titre II
  Chapitre II  Prestations de publicit'  Art. 20 ' 29) : le port
 autonome a r'mun'r' ce prestataire pour un montant inf'rieur ' 300 000 F, un contrat
 de mandat ayant 't' pass' ' ce titre ; le solde des sommes vers'es ' 't'
 consid'r' par lagent comptable comme 'chappant aux r'gles de march's publics en
 raison de lexclusivit' dont jouissent les r'gies publicitaires des organes de
 presse. Ce point de vue na pas 't' admis par le juge des comptes. 
 La Cour des comptes note, enfin,
 qu' la cl'ture de lexercice 1994, pr's de la moiti' des march's du P.A.R.
 consid'r's comme " en cours " concernait des travaux d'j'
 r'ceptionn's. Pour 'tre complet, il convenait de faire suivre cette observation de la
 mention explicative figurant, ' ce sujet, dans le rapport de la Cour elle-m'me sur la
 gestion du P.A.R. (ann'es 1989 ' 1994), et selon laquelle cette situation r'sultait des
 d'lais dex'cution relativement courts des march's, dont les deux tiers avaient
 't' conclus au cours des deux derni'res ann'es. La pr'sence de ce commentaire e't
 confort' lobjectivit' du rapport public. 
 Lorganisation des services
 de march'  
 Les services op'rationnels du
 port autonome de Rouen ont, chacun, des comp'tences propres  et 'tendues  en
 mati're de march's publics, et il ne me para't pas opportun de renoncer ' utiliser ces
 comp'tences. La coordination densemble est faite par le service financier, qui
 donne un avis, en amont, sur la proc'dure envisag'e, la conclusion du march' 'tant
 ensuite pr'c'd'e du visa de lagent comptable. Celui-ci est dailleurs
 pr'sent ' toutes les s'ances douverture des plis, et sa pr'sence aux diff'rents
 stades de la proc'dure, les conseils quil dispense aux services de
 lordonnateur pour une meilleure prise en compte de la r'glementation relative aux
 march's publics, ne peuvent quaccro'tre la qualit' de la d'pense publique depuis
 la phase de lengagement jusquau paiement. 
 Une r'flexion a 't' engag'e
 sur lorganisation et les proc'dures li'es aux march's publics dans les ports
 autonomes : celui de Rouen y a particip', et il est dispos' ' harmoniser sa propre
 organisation avec celle des autres 'tablissements portuaires. En particulier, des mesures
 seront mises en place afin de syst'matiser lappel de la concurrence pour toute
 prestation exc'dant 50 000 F. La p'riode actuelle est marqu'e par lattente de la
 r'forme des march's publics : d's la mise en oeuvre des nouvelles r'gles qui en
 d'couleront, les ports prendront alors les dispositions utiles pour harmoniser leurs
 modalit's de passation, de contr'le et de suivi des march's dans le souci de
 lefficacit', dune part, et du respect de la r'glementation, dautre
 part. 
 Les autres difficult's du
 fonctionnement 
 La participation du port autonome
 ' la r'alisation de la manifestation de lArmada de la Libert' a 't' limit'e '
 un montant de 1,065 MF ; en 1989, cette participation s'tait 'lev'e ' 2,4
 MF. Sur la p'riode 1989-1997, les comptes 623 et 6257 ont repr'sent', en ann'e
 " normale " (1990, 1991, 1992) 1,30 % du C.A., soit un pourcentage
 tout ' fait normal. 
 Pour lann'e 1989 (ann'es
 des Voiles de la Libert' auxquelles le port a particip' dans le cadre des manifestations
 souhait'es par lEtat pour marquer la comm'moration du Bicentenaire de la
 R'volution de 1789), leffort a repr'sent' 2,3 % du C.A. 
 1994 a 't', de la m'me
 mani're, une ann'e exceptionnelle pour la communication compte tenu de
 lorganisation, dans le port, de lArmada de la Libert' pour comm'morer le
 cinquantenaire du d'barquement de Normandie. Leffort du port na toutefois pas
 d'pass' 1,3 % comme en ann'e sans 'v'nement. 
 1993, ann'e de mise en
 uvre effective de la r'forme de la manutention, apr's la mensualisation de
 d'cembre 1992, caract'ris'e par : une grande r'ussite sur le fond, et le besoin
 de montrer que les mauvais traitements dont avait pu souffrir la client'le pendant tout
 le temps des n'gociations 'tait bien r'volu. Cette n'cessit' a entra'n' un effort
 de communication exceptionnel vers la client'le qui a repr'sent' 2,6 % du C.A. On peut
 rapprocher l'volution du trafic des marchandises diverses (+ 25 % sur la p'riode
 avril 93 ' avril 95) de cet effort de promotion. 
 II. - LA STRATEGIE ECONOMIQUE ET
 LA GESTION DES PORTS AUTONOMES 
 A. - La gestion des
 investissements 
 Linsuffisance des 'tudes
 pr'alables  
 Les derniers gros investissements
 ont donn' lieu ' des 'tudes 'conomiques et financi'res pr'alables : programme
 dapprofondissement des acc's (1992  1995  1996) , restructuration
 du terminal forestier (1997), troisi'me portique ' conteneurs (1998), g'n'rale
 Ultra-Frais (1995). 
 La coh'rence des investissements 
 Concernant Rouen, sont
 cit's : 
 - un
 " ambitieux " programme de d'veloppement du T.C.M.D. de
 Grand-Couronne : nous renvoyons au d'veloppement sur ce m'me sch'ma en r'ponse
 aux observations du rapport (coop'ration en mati're dinvestissement) ; 
 - le terminal sucrier. La gen'se
 de ce terminal a fait lobjet dinutiles pol'miques, pour un terminal
 enti'rement priv' dans la totalit' des superstructures (stockage/ensachage/portiques
 descenseurs) qui a 't' financ' ' hauteur de 145 MF sur fonds priv's et sans la
 moindre subvention (les 32 MF publics concernent le rempi'tement du quai et la
 restructuration des dessertes). Il est inexact daffirmer quil nen
 r'sulte pas de trafic suppl'mentaire : voir le bilan de la campagne 1997/1998,
 premi're ann'e dexploitation compl'te. La part de march' de la Basse Seine
 (Rouen + Le Havre) est pass'e de 20,1 % ' 25,3 % d's la premi're ann'e. 
 B. - La politique commerciale et
 tarifaire 
 Il est exact que formellement, le
 code des ports maritimes ne confie pas aux ports autonomes une mission explicite en
 mati're commerciale. Ce r'le est n'anmoins fondamental, m'me sil est
 difficile : il sagit en quelque sorte de f'd'rer les diff'rents acteurs de
 la place portuaire, apr's avoir identifi' les trafics potentiels et cr'neaux de
 d'veloppement. Ce r'le danimation, de mise en relation, de
 " courtage " entre acteurs de la place portuaire, chargeurs et
 armateurs est tout ' fait strat'gique et vital  a fortiori dans un contexte 
 que chacun regrette  o' le secteur priv' portuaire du transit, de la consignation
 et de lagence maritime sest atrophi' au fil des ans du fait de la
 non-comp'titivit' de la manutention des marchandises diverses/lignes r'guli'res et de
 la succession de regroupements, fusions, etc
 
 Cette action doit avoir sa pleine
 l'gitimit' vis-'-vis de la place portuaire et de la client'le. A ce titre, les
 'volutions ' Rouen, avec cr'ation dune direction commerciale ' part enti're se
 substituant ' un service commercial, traduisent non pas des h'sitations
 organisationnelles, mais la nouvelle donne de la r'forme de la manutention r'ussie '
 Rouen et le " rebond " commercial quelle aura fondamentalement
 permis. 
 La gestion des tarifs dans le
 cadre de la politique de concurrence 
 Le port de Rouen naccorde
 que tr's parcimonieusement, et sur justifications pr'cises, des facilit's de paiement
 ' ses d'biteurs, seffor'ant par l' de respecter scrupuleusement les r'gles de
 la concurrence entre les entreprises. Ainsi, les cr'ances sur les entreprises de
 manutention, dont la Cour pr'cise quelles s'levaient ' 8,2 MF au 31
 d'cembre 1997, comprenant dailleurs essentiellement des facturations 'mises en fin
 dann'e et durant la p'riode compl'mentaire, ne repr'sentaient plus ' la date du
 31 mars 1998 que 361 488,99 F. 
 Le cas particulier des ristournes
 sur droits de port  
 Les ristournes et indemnit's '
 caract're commercial sont encadr'es par un comit' de gestion des ristournes et
 indemnit's ' caract're commercial qui intervient par d'l'gation du comit' de
 direction. Ce comit' donne un avis pr'alable sur les conventions commerciales les plus
 importantes, veille au respect des r'gles et orientations de lEtat en la mati're,
 prend connaissance du bilan annuel, donne son avis et fait des propositions. Les montants
 en jeu sont toujours rest's ' Rouen, en-de'' ou tr's en-de'' du plafond de 1 %
 fix' en son temps, pour chacun des ports, par le directeur des ports maritimes et sa
 gestion na pas pos', ' Rouen, de difficult's significatives au cours des
 derni'res ann'es. 
 C. - La gestion de
 loutillage 
 Sur le co't de la gestion de
 loutillage  
 En 1998, le besoin de financement
 de loutillage sest r'duit de 5,8 MF par rapport ' 1997 gr'ce ' la
 conjonction dun accroissement des produits (portiques ' conteneurs, grues de forte
 puissance, hangars, prestations de main-duvre aux silos) et dune
 r'duction des co'ts de fonctionnement. Le taux de couverture global, bien que toujours
 faible, se redresse ' 58,4 % contre 53,6 %. L'tablissement portuaire entend
 poursuivre les mesures de redressement conform'ment aux objectifs quil sest
 fix's dans le plan dentreprise (Plan 2000+). 
 Sur lint'gration de
 loutillage public dans les entreprises de manutention 
 Ce point a fait lobjet
 dun groupe de travail prospectif dans le cadre des travaux du Plan 2000+. Cette
 int'gration est faite de longue date pour les grands terminaux industriels (charbon
  engrais) et les silos, mais elle nest pas cr'dible actuellement pour les
 terminaux ' marchandises diverses (T.C.M.D.  Terminal Farines, etc
), la
 taille critique n'tant pas atteinte et les actuels op'rateurs manquant de surface
 financi're. 
 TROISIEME PARTIE : LA GESTION
 DU DOMAINE PORTUAIRE 
 I. - LORGANISATION DE LA
 GESTION 
 A. - Les contraintes  
 Lanalyse des contraintes
 (droits de lurbanisme et de lenvironnement) est int'ressante et montre que
 les ports, m'me sil est normal quils soient soumis ' certaines obligations,
 ne sont pas ' m'me danticiper les risques li's ' lapparition de nouvelles
 contraintes. Elle montre 'galement que les proc'dures ' mettre en uvre sont plus
 lourdes et plus longues en France que dans les ports nord-europ'ens. 
 B. - Les proc'dures  
 La responsabilit' des services
 gestionnaires est essentielle en mati're de protection du domaine public. On notera
 toutefois que la quasi-absence de sanctions en cas datteinte ' lint'grit'
 du domaine public freine les plus motiv's (police de grande voirie). Labsence
 fr'quente de cadastre complique 'galement la surveillance du domaine. Les modifications
 structurelles dorganisation des services 'voqu's par le rapport pour am'liorer
 les conditions de protection du domaine sont en cours de mise en place au P.A.R. dans le
 cadre du projet RIVAGE, qui permettra dam'liorer la connaissance du domaine
 portuaire et lacc's ' linformation, ainsi que son partage. 
 II. - LES RESULTATS DE LA GESTION 
 A. - La connaissance du domaine 
 Pour ce qui concerne le P.A.R.,
 la connaissance 'tait concentr'e sur une personne qui a toujours fourni les 'l'ments
 r'clam's par la Cour des comptes. La mise en uvre du syst'me de gestion
 informatique RIVAGE permettra ' terme un acc's direct et partag' ' linformation.
 La r'partition fonctionnelle du domaine du port int'gr'e dans RIVAGE
 (4 cat'gories sont 'voqu'es dans le rapport), distingue : les zones
 portuaires et de servitudes diverses (voiries, espaces verts
) (799 ha), les zones
 industrielles (1 367 ha), les zones urbaines (0 ha) et les zones de r'serves fonci'res
 et naturelles (1 187 ha)*. Cette int'gration va permettre des analyses pertinentes et
 compl'tes sur la situation juridique des terrains composant ces diff'rentes cat'gories. 
 * Situation au 31.12.1992 = total
 3 354 ha 
 B. - Lefficacit' de la
 gestion 
 1' Les ressources domaniales 
 Pas dobservations majeures
 pour ce qui concerne les tarifs domaniaux du P.A.R. Le revenu annuel net de redevances
 domaniales du P.A.R. se situe au niveau de la moyenne nationale (˜ 16 000
 F/ha). 
 2' Le co't de la gestion du
 domaine 
 Les chiffres mentionn's pour le
 port autonome de Rouen divergent du rapport sur la comptabilit' analytique de
 lexercice 1995. Ce dernier fait appara'tre pour cet exercice un revenu net de 25,9
 MF (produits 51,6 MF  charges 25,7 MF) issu de la gestion du domaine. Ce
 r'sultat est comparable au rendement constat' dans les autres ports autonomes, et en
 particulier dans celui du Havre, dont il convient dailleurs de pr'ciser quil
 comporte une forte proportion de terrains industriels, contrairement au port de Rouen dont
 le domaine est largement compos' de terrains agricoles. 
 C. - Lad'quation entre les
 besoins portuaires et la gestion patrimoniale  
 1' L'quipement et la
 valorisation du domaine 
 La r'alisation de travaux pour
 le compte de la " Soci't' G'n'rale Ultrafrais " rentrait-elle dans
 les missions de l'tablissement ? Cette question a fait lobjet de larges
 d'bats lors de la s'ance du conseil dadministration du 21 d'cembre 1993. La
 perspective de majorer une ressource domaniale, assur'e par une garantie de loyer, et de
 maintenir cette implantation ' Rouen, a incit' le conseil dadministration '
 accepter lop'ration. Celle-ci sinscrit dans le cadre de la gestion du domaine
 immobilier pr'vu par larticle L 111-2 du code des ports maritimes. Le
 r'sultat 1998 de cette op'ration fait ressortir une recette nette annuelle de
 2,1 MF. 
 2' Lad'quation aux besoins
 financiers de lactivit' portuaire 
 La demande de terrain a fortement
 'volu'. De limplantation de grosses soci't's industrielles demandant de grands
 terrains nus, on est pass' ' limplantation de soci't's logistiques ' la
 recherche de terrains compl'tement am'nag's et imm'diatement disponibles. Le rapport
 pourrait 'galement citer Rouen pour le d'veloppement de ce type dop'ration. 
   
 
  |